Aller au contenu principal

FFPJP 2014 – La Parole à Tony JUAN

7 octobre 2014

La Parole à Tony Juan

 

Tony JUAN01Vif, tonique, passionné. Voici les termes qui correspondent le mieux pour décrire Antoine Juan ancien Secrétaire Général de la F.F.P.J.P., venu au siège de la fédération pour cet entretien. La flamme anime toujours son œil exercé, et ses gestes énergiques lorsqu’il parle du passé trahissent ses origines Méditerranéennes qui lui font vivre pleinement sa passion.

Pouvez-vous tout d’abord nous résumer votre parcours de dirigeant au sein des instances de la F.F.P.J.P. ?

J’ai débuté en tant que trésorier adjoint du Club de Mathis Pétanque dans le Comité de Paris. J’ai occupé ce poste entre 1976 et 1980. L’année 1980, je suis devenu Président de ce Club et j’ai également été élu membre du Comité Départemental de Paris, dont je suis très vite devenu le Secrétaire Général. En 1993, alors que j’occupais encore ces fonctions, j’ai décidé de quitter Paris pour vivre dans le Sud, sur la Côte d’Azur à Antibes précisément. Et dès cette année-là, j’ai intégré après une élection partielle le Comité Départemental des Alpes-Maritimes. Là encore, j’ai été amené rapidement à en devenir le Secrétaire Général. Et ce jusqu’en 2004. Au bout de quatre années, en 1997 donc, une opportunité s’est présentée pour moi d’entrer au Comité Directeur de la F.F.P.J.P., avec la Présidence de Claude Azema. Et pour ne pas changer, c’est le poste de Secrétaire Général qui m’est revenu au bout de deux ans. Je l’ai conservé jusqu’en janvier 2013. Depuis lors, je n’ai pour seul titre que membre du club des Pétanquiers du Port d’Antibes, où j’ai ma licence depuis 1993. Je suis très fidèle car je n’ai eu que 2 clubs durant ce parcours.

Que signifie pour vous le sigle F.F.P.J.P. ? Quels sont les premiers mots qui vous viennent à cette évocation ?

Une grande famille, ça a été pour moi une très grande famille (avec une voix émue). J’y ai noué de nombreuses amitiés. Et puis comment ne pas penser à Henri Bernard (Président de la F.F.P.J.P. de 1977 à 1997). Il était mon modèle, je pourrais presque parler d’idole. Jusqu’à la fin de sa vie nous sommes restés proches. Nous résidions pas loin l’un de l’autre ça nous a donc permis de rester en contact. Je regrette de ne pas avoir servi la fédération sous sa présidence. J’y suis entré lorsqu’il en a quitté la présidence. Me vient aussi le mot travail. Je pense avoir accompli ma part. J’ai eu la chance d’être retraité assez jeune, et j’ai donc eu du temps de libre. Je l’ai consacré à la Pétanque et à ses instances.

En repensant à tout votre parcours, quelle période définiriez-vous comme votre préférée ? Laquelle a été pour vous une période dorée ?

Difficile de répondre à cela. Il est certain que lorsque j’étais Président de club à Paris, j’ai vécu des années formidables. Cet esprit club était très important pour moi. A Mathis Pétanque, nous organisions de nombreux concours, nous payions les points à nos joueurs, nous veillions à ce que les tenues vestimentaires de nos qualifiés soient élégantes, nous organisions deux sorties annuelles pour nos membres. Bref c’était un club vivant, où meilleurs joueurs et moins forts étaient heureux et ne se jalousaient pas. Ca restera vraiment pour moi une période dorée comme vous dites. D’ailleurs, vous ne pouvez pas savoir à quel point j’ai été ému par la suite, lorsque j’ai revu des jeunes de mon club qui étaient devenus des adultes, et qui me saluaient en me remerciant pour ces belles années. Cette reconnaissance je ne l’oublierai jamais. C’est une fierté.

Et puis je dois aussi parler de mes années de Secrétaire Général de la F.F.P.J.P. Pendant ces années, j’ai tissé avec certains Présidents de Comités ou de Ligues des liens très forts. A chaque Congrès fédéral, ou à chaque Championnat de France, j’avais la joie de retrouver des personnes dévouées avec qui j’ai partagé de bons moments.

Etiez-vous un joueur de boules ? Et si oui jouez-vous toujours ?

Oh que oui ! Qu’est ce que j’ai aimé ça ! Je pense avoir été un joueur moyen mais très accrocheur. Jusqu’à ce que je m’installe dans le sud j’ai beaucoup joué. A Paris je faisais de nombreux concours. Il était facile de s’équiper et on me laissait tranquille. A mon arrivée dans les Alpes-Maritimes ça été plus compliqué. Le système d’inscription était plus complexe, et puis j’ai eu beaucoup de travail pour discipliner les joueurs, leur faire admettre le règlement. C’était passionnant mais ça me prenait beaucoup de temps. Et j’étais sans cesse interpellé. Il est impossible pour les joueurs de comprendre qu’un élu bénévole a droit à ses moments de détente lui aussi. Lorsque vous souhaitez faire un concours et qu’on vous ramène toujours à votre statut de dirigeant, vous n’appréciez plus de jouer. A partir de là les parties que j’ai faites étaient amicales. Lors des Championnats de France par exemple où les soirs je ne me dérobais jamais si on me lançait un défi. Je précise que je suis heureux d’avoir été l’un des derniers à disputer des parties avec Henri Bernard à Nice, alors qu’il était âgé de plus de 90 ans.          

Tony JUAN02

Avec l’expérience qui est la vôtre, quel regard portez-vous sur le monde du bénévolat et sur son évolution ?

Je crois qu’on a déjà tout dit à ce sujet. Nous avons un vieillissement de notre population. Si nos dirigeants vieillissent ils disparaissent. Et si nos dirigeants disparaissent les clubs font de même. Et si les clubs se raréfient c’est la même chose pour les licenciés. C’est inévitable

Je n’ai jamais compris pourquoi les hommes politiques n’ont jamais songé à appliquer aux bénévoles les mêmes droits que les syndicats. C’est-à-dire accorder quelques heures sur le temps de travail pour s’occuper d’une association. Je reste persuadé que cela aurait beaucoup aidé le monde associatif, et par conséquent le pays. Ce manque de temps est crucial dans les difficultés rencontrées par les bénévoles de nos jours. D’ailleurs, tous les hommes politiques à qui j’en ai parlé m’ont dit que l’idée était bonne. Mais…

Quelle est la mesure prise durant vos mandats dont vous êtes le plus fier ?

Si je parle de moi je vous dirais évidemment que je pense avoir fait avancer l’administratif au sein de la F.F.P.J.P. C’était mon rôle en tant que Secrétaire Général. La fédération est vivante, il y a des employés, de nombreuses compétitions, des organes déconcentrés… J’avais une mission coordinatrice au milieu de tout cela.

Pour ce qui est des mesures en général, je suis très fier de la création de la Coupe de France en 2000. Je l’ai dit auparavant, je tiens beaucoup à l’esprit club. Et je crois que cette compétition a permis de maintenir ce lien entre membres d’un même club. C’est une superbe compétition.

Quelle est cette fois la mesure non prise par la F.F.P.J.P. et que vous auriez aimé voir aboutir ?

Je penserais là au Jeu Provençal. Il fait partie intégrante de notre fédération, ne serait-ce que dans son sigle, et pourtant nous n’avons pas su, ou pas pu développer vraiment ce jeu hors de ses terres d’origines. Il y a eu des évolutions c’est sûr, mais il reste une affaire de joueurs du sud. Je pense même que les spécialistes de la discipline ont une part de responsabilité. Lorsque des joueurs du « nord » s’essayent au Jeu Provençal et affrontent des personnes qui jouent à ce jeu depuis toujours, ces spécialistes ont malheureusement souvent un comportement négatif en ne respectant pas le règlement. Ca n’aide pas le Jeu Provençal.

Même retiré du monde des dirigeants, suivez-vous toujours les grandes compétitions ?

Bien sûr ! Non seulement je les suis mais je continue à tenir à jour mes classements et mes palmarès comme au temps où j’étais Secrétaire Général. Déformation professionnelle sans doute. Et puis la WEB TV fédérale est vraiment un formidable moyen de suivre les Championnats de France de chez soi. Je suis un fidèle de cette WEB TV. Je garde un intérêt pour les équipes des Alpes-Maritimes que j’essaie de suivre. Et comme cette WEB TV est faite par des amis, c’est aussi un moyen en quelque sorte d’être toujours parmi eux. Je ne manque d’ailleurs jamais une occasion de leur donner mon avis si quelque chose me chagrine.

Une question plus sportive pour conclure. Vous avez été dans le milieu de la Pétanque depuis les années 1970, quel a été pour vous le joueur qui vous a le plus impressionné ? Qui a le mieux représenté cette Pétanque à laquelle vous avez consacré une partie de votre vie ?

Il est vrai qu’en 40 ans, j’en ai vu des champions ! Mais plutôt que de vous parler d’un joueur en particulier, je vous parlerais d’une équipe. Celle formée par Philippe Quintais, Philippe Suchaud et Henri Lacroix. Ils ont vraiment tous les 3 marqué l’Histoire je pense. Ils ont eu des résultats époustouflants en gardant toujours un comportement exemplaire. Comme ils ont réalisé la plupart de leurs exploits sous les couleurs du DUC de Nice, j’étais aux premières loges pour assister à cela. Et oui je peux dire qu’ils m’ont impressionné, et que ce genre de champions fait du bien à notre Pétanque.

Laissez un commentaire

Laisser un commentaire